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par Clotilde de Gastines , le mardi 22 février 2011

À quoi bon étudier ou travailler ? Se demandent de plus en plus de jeunes Européens pris entre l'idéal d'une école qui serait une "communauté d'apprentissage" et les rigueurs de la crise.


En Italie, un jeune Italien sur cinq a fait une croix sur l'école et le travail. La proportion est la plus forte d'Europe. Au Royaume-Uni, on les appelle les "Neet"s (Not in Education, Employment or Training), ils sont 835 000. La désillusion est similaire au Portugal, le groupe Deolinda enflamme les salles de concert de Lisbonne et de Porto sur ce thème : "Je suis de la génération sans rémunération/Et je ne suis pas gêné par cette condition/Ce que je peux être idiot/Parce que ça va mal et ça ne va pas s'arranger/J'ai déjà de la chance d'avoir un stage...".

Déjà surnommée la "génération 500 euros", car un diplôme lui garantissait seulement le salaire minimum, la jeunesse portugaise revendiquerait presque une nouvelle appellation "génération idiote".

Près d'un jeune sur quatre ne trouve pas de travail, cette proportion atteint 30 % chez les diplômés de l'enseignement supérieur. Par dépit, ils travaillent dans des call centers, aux caisses des supermarchés, comme taxi. Ils sont rémunérés en recibos verdes (les reçus verts) conçus à l'origine pour rémunérer les travailleurs indépendants, sans couverture sociale mais qui se sont généralisés et sont devenus emblématiques de la précarité au Portugal.

Ce chômage des diplômés encourage-t-il le décrochage scolaire ? Pas sûr. Toutefois, un Européen sur cinq est illettré à 15 ans et un sur six est en échec scolaire d'après les derniers chiffres publiés par la Commission européenne le 31 janvier. Six millions quittent sans diplôme ou qualification leur premier cycle de l'enseignement secondaire ou leur formation.

L'éducation a beau relever des prérogatives des États membres, la Commission a formulé des recommandations pratiques, car la stratégie Europe 2020 veut lutter contre le problème concret de l'abandon scolaire. Au total, le nombre d'adultes peu ou pas qualifiés atteint les 80 millions (soit un tiers de la population active). Or, d'après les projections économiques, le nombre d'emplois hautement qualifiés devrait passer de 29 à 35% d'ici 2020.

Viser l'intégration professionnelle

Les écoles doivent devenir des "communautés d'apprentissage" qui adoptent "une conception, des valeurs fondamentales et des objectifs communs en matière de développement scolaire". " Elles accroissent ainsi l'engagement des élèves, des enseignants, des parents et des autres parties prenantes et soutiennent la qualité et le développement des établissements". Cet énoncé dessine un système éducatif idéal plus ouvert et moins scolaire. Pas une seule référence au concept rebattu de "société de la connaissance", ni même à PISA (le fameux Programme international pour le suivi des acquis des élèves), ou encore à feue la "Stratégie de Lisbonne".

Deux documents spécifiques recensent des solutions originales pour que l'école s'adapte et offre davantage de secondes chances (COM/2011/0018 et COM/2011/0019). La recommandation s'en inspire pour définir des mesures de prévention, d'intervention et de compensation à tous les niveaux de l'éducation et de la formation.

Les écoles ouvertes, comme les scuole aperte à Naples (Italie), organisent par exemple des projets en collaboration avec la société civile locale. Les activités sont organisées en dehors des heures d'école et sont ouvertes à tous les enfants, y compris ceux qui ont déjà abandonné l'enseignement ordinaire. Elles représentent un moyen de réinsérer ces enfants, ainsi que de nombreux autres qui étaient menacés de décrochage.

Luxembourg, Italie et Danemark ont recours à des parcours éducatifs flexibles combinant l'enseignement général, la formation professionnelle et une première expérience professionnelle pratique. Ils sont destinés aux élèves qui pourraient être découragés par des résultats scolaires faibles et souhaiteraient commencer à travailler le plus tôt possible. Ces parcours leur permettent de continuer simultanément à suivre un enseignement général et aider des élèves qui ne suivent plus d'études à obtenir un diplôme de fin d'études tout en acquérant une expérience professionnelle. Les pays s'adaptent très différemment à ces besoins comme le recense le rapport Eurydice sur Les Chiffres clés de l'éducation en Europe, pour des questions de budget, d'encadrement et d'offres de parcours.

Des budgets inégaux

Que faire de ces recommandations alors que les États mènent des politiques de rigueur ? Les budgets publics consacrés à l'éducation sont tous revus à la baisse. Ils varient parfois du simple au double en pourcentage du PIB entre le Luxembourg et le Danemark. Entre 2002 et 2006, les dépenses publiques consacrées à l'éducation avaient augmenté en Grèce, Espagne, Italie, Irlande, Pays-Bas, Royaume-Uni. Alors qu'ils baissaient partout ailleurs. En 2007, d'après la Banque Mondiale, il chute en Italie, mais reste stable en Irlande et au Royaume-Uni. En Grèce, le budget est gelé jusqu'en 2013 (gel des salaires, réduction des primes, diminution de leurs effectifs, non-remplacement de quatre départs sur cinq à la retraite).

Face à des contingents d'élèves fluctuants, les systèmes d'éducation tente de gérer au mieux leur personnel. Ainsi, les politiques de suppression de postes coïncident dans certains pays à une baisse du nombre d'élèves. D'ici 2020, tous les pays, à l'exception de l'Irlande, Espagne, Luxembourg, France et Portugal s'attendent à une diminution du nombre d'élèves entre 5 et 9 ans. Pour les 10-14 ans, Bulgarie, Lettonie, Lituanie et Pologne, vont connaître une chute estimée à plus de 40 % ! Au Danemark et au Luxembourg et dans une moindre mesure aux Pays-Bas, l'effectif des 10- 14 ans commence à décliner alors qu'en Irlande, en Grèce, en Espagne, en France, en Italie, au Portugal et en Suède, il y aura une augmentation des effectifs dans l'enseignement secondaire entre 2010 et 2020.

Avec ce creusement démographique, la Bulgarie a une chance de réussir sa politique de de déségrégation qui vise à modifier la composition sociale des écoles "défavorisées" et à améliorer le niveau d'instruction des enfants roms en soutenant les écoles qui les intègrent. À moins que comme au Portugal, l'école ne doive se muer en organisation caritative. Face à l'explosion de la pauvreté, plusieurs écoles des régions les plus touchées par la crise (Sintra, Setubal au Sud de Lisbonne, Porto) ont décidé d'ouvrir les cantines scolaires pendant le week-end et les vacances afin que les élèves puissent avaler au moins un repas chaud par jour. Les professeurs constataient chaque début de semaine que beaucoup d'enfants avaient très peu mangé durant le week-end. Les cantines ont vu arriver des familles entières.

L'idéal de "communauté d'apprentissage" paraît bien lointain.


Lettre de Metis du 16 février 2010





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