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Luxembourg, membre de l'Union Européenne depuis 1957.
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Portugal, membre de l'Union Européenne depuis 1986
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Slovénie, membre de l'Union Européenne depuis 2004
par Bruno VEVER, le mardi 13 mars 2012

Les candidats à l'élection présidentielle se sont longtemps donné le mot pour claquemurer l'Europe au vestiaire de la campagne, comme s'il s'agissait d'un épouvantail à faire fuir les électeurs, laissant le Front National en user comme tel pour récupérer les siens !


Les échéances nationales semblaient avoir oublié les soubresauts européens, reléguant aux brumes hivernales un sauvetage chaotique de la zone euro, douloureux pour les investisseurs, les contribuables, les Etats, et la solidarité des 27 ébréchée par un refus britannique puis tchèque de souscrire aux rigueurs d'un nouveau traité.

Le retour à l'accalmie financière, facilité par mille milliards d'euros débloqués par la Banque centrale européenne, parut aller de pair avec une occultation politique de l'Europe dans la campagne. La « France forte » du président candidat s'afficha au grand large d'un horizon sans repères ni attaches. Aucune dimension européenne n'accompagna les invocations réitérées à notre identité nationale.

Faute de pouvoir être démondialisé, cet hexagone « décontinentalisé » parut un temps faire l'affaire de tous les candidats. De l'extrême gauche à l'extrême droite en passant par toutes les cases de l'échiquier politique, références nationales et gaulliennes occupèrent tout le terrain d'une France repeinte en village d'Astérix, avec un nouveau marqueur identitaire : produire français !

Dans ce champ clos hexagonal, les affrontements, loin de s'apaiser, se redéployèrent autour d'un arc-en-ciel avivé du bleu le plus intense au rouge le plus vif, en passant par un vert moins doué pour valoriser l'intangibilité des frontières et un centre orangé ambitionnant de mixer les nuances dans un hypothétique rassemblement national.

C'était hier. Un temps chassés par la fenêtre, les enjeux européens sont aujourd'hui revenus en force non seulement occuper le centre de la campagne, mais plus encore impliquer et même compromettre toute l'Europe dans nos affrontements électoraux !

Le premier acte de l'irruption européenne dans la campagne aura vu un couple Sarkozy-Merkel vendre ensemble aux téléspectateurs les austères vertus de leur nouveau traité, malgré un positionnement opposé du candidat Hollande promettant de renégocier ce traité, non encore ratifié, pour lui ajouter une dimension manquante visant à relancer la croissance, l'activité et l'emploi.

La gauche s'empressa de dénoncer une interférence étrangère dans la campagne, et la droite une entorse républicaine à un traité signé. L'hebdomadaire « Der Spiegel » en rajouta une couche en faisant état d'un boycott européen de François Hollande initié par Angela Merkel. Par-delà les dénégations embarrassées des chancelleries et la sérénité affichée par l'intéressé, il devint clair que nos tensions électorales avaient débordé les frontières !

Le second acte de l'irruption européenne dans la campagne aura vu Nicolas Sarkozy, malmené dans les sondages, rebattre toutes les cartes à Villepinte et s'en prendre, par delà ses concurrents électoraux, à tous nos partenaires européens ! Avec trois réquisitoires : une gestion trop technocratique du traité de Schengen sur la libre circulation des personnes, l'absence de préférence aux entreprises européennes y compris PME – à l'instar d'un « Buy American Act » - dans l'ouverture des marchés publics, les non-réciprocités de traitement commercial aux frontières extérieures de l'Europe. Et autant d'ultimatums : sans changement de cap de l'Europe dans les douze mois, la France dénoncera ses engagements européens !

Après pareil « coming out » du président candidat – nonobstant le fait que toutes ces questions soient déjà en cours de réexamen avec nos partenaires -, le champ de bataille politique tant national qu'européen paraît bien chamboulé. A quel prix ?

Sur le plan national, tous les concurrents du président candidat, eurosceptiques comme pro-européens, ont aujourd'hui quelque motif à se sentir confortés à un titre ou à un autre, soit dans leur mise en cause du nouveau traité à 25, soit dans celle des traités précédents, soit plus simplement dans celle des contradictions européennes du président sortant.

Sur le plan européen, tous nos partenaires ont par contre motif à se sentir déstabilisés, à commencer par les 24 cosignataires du nouveau traité, toutes les institutions européennes et l'axe franco-allemand lui-même, tant prisé pourtant jusqu'à Villepinte ! Et peu d'Eurosceptiques, notamment pas les Britanniques, ne conforteront davantage un protectionnisme européen.

Où risquent donc de nous conduire ces prises en otage de la construction européenne à l'occasion d'un enjeu électoral national, et cette remobilisation d'une « France du non » malgré ou contre une « France du oui » ? Pareilles sorties de route ne risquent-elles pas d'exacerber davantage encore les divisions nationales, d'isoler durablement la France en Europe, d'attiser des comportements eurosceptiques chez nos partenaires et de mener une Europe déjà fragilisée droit dans le mur ?

Par-delà partis et partis pris, ces dangereux dérapages justifieraient bien un SOS : touche pas à mon Europe !

Bruno VEVER, secrétaire général d'Europe et Entreprises et co-auteur avec Henri Malosse de « Il faut sauver le citoyen européen » édité par Bruylant


Bruno VEVER, est secrétaire général d'Europe et Entreprises et
co-auteur avec Henri Malosse de « Il faut sauver le citoyen européen » édité par Bruylant

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