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Slovénie, membre de l'Union Européenne depuis 2004
par Christophe KOHLMUNZER, le jeudi 07 février 2013

Plaidoyer pour le renouveau de l'esprit européen



Le Comité Nobel a décerné cette année le prix Nobel de la Paix à l'Union Européenne. Il s'agit d'un évènement de portée certes somme toute symbolique, mais qui représente par lui-même un acte de reconnaissance de l'apport de l'Europe communautaire à la paix et à la stabilité du continent et dans le monde. Il ne faut jamais perdre de vue que cette contribution fut possible grâce au bouleversement historique qu'incarnait la naissance l'Europe commune il y a plus de 60 ans. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'idée de faire l'Europe commune n'allait pas de soi. Pour prendre pleinement la mesure du projet européen comme facteur de paix et de stabilité, il faut regarder les choses dans une perspective résolument historique.


Notre continent fut pendant des siècles le théâtre de rivalités sanglantes entre des Etats en quête d'hégémonie et de domination. Le cercle infernal des humiliations infligées aux vaincus et l'esprit de revanche a produit des nationalismes exacerbés et accouché des deux plus grands totalitarismes dans l'histoire. Face à l'ampleur du désastre à la fin de la guerre avec ses millions de morts et des pays ravagés, la mission historique que les pères fondateurs du projet européen se sont assignée fut l'établissement des conditions de la paix durable et de réconciliation entre les peuples européens, symbolisé par la célèbre phrase « plus jamais la guerre entre nous». Pour sauver la démocratie européenne du déclin dans le continent arbitrairement divisé, cette paix ne pouvait pas être imaginée sous le modèle de relation traditionnel entre les Etats nations qui s'est avéré incapable d'empêcher les divisions et la résolution des conflits dans l'entre deux-guerres.
Pour dépasser les égoïsmes nationaux, la solution préconisée était de faire l'Europe, c'est-à-dire imaginer un mode d'organisation de relations de type radicalement nouveau qui permettrait de faire progresser l'unité européenne tout en rendant la guerre impensable. Cette vision fut rendue publique pour la première fois dans la déclaration Schuman du 9 mai 1950 qui constitue de ce fait l'acte fondateur de l'Europe communautaire.

La mise en place des institutions supranationales jouissant d'une autonomie par rapport aux Etats sur la base de délégation de souveraineté devait instaurer un cadre institutionnel unique favorisant la recherche et le respect de l'intérêt commun. Par son caractère inédit, la méthode communautaire allait civiliser les relations entre les Etat tout en créant des solidarités de fait.

Ainsi, les pères fondateurs de l'Europe ont réussi à jeter les bases du développement et de la prospérité tout en contribuant à la réconciliation et au rapprochement pacifique entre les peuples européens au-delà de blessures de l'histoire. L'horizon ainsi tracé fut toujours à l'œuvre dans la réunification pacifique du continent dans le cadre de l'Union Européenne élargie suite aux bouleversements de 1989.

Il est de notre devoir de rappeler la vision, l'audace et l'engagement des pères fondateurs qui ont permis d'amorcer le changement faisant aujourd'hui de droit et de liberté. La paix durable constitue un acquis fondamental et incontestable pour tous les Européens. L'attribution du prix Nobel peut donc légitimement être perçue comme un immense honneur et une source de fierté pour tous les Européens qui se reconnaissent dans ce précieux héritage. En même temps, ce prix nous rappelle, avec une grande acuité, l'immense responsabilité qui nous incombe de actuelles.

L'Europe est de nouveau à un tournant dans son histoire. La crise mondiale qui frappe aussi de plein fouet l'Union Européenne et la zone euro en particulier représente un énorme défi à relever, car elle bouscule nos certitudes en posant toute une série de questions de fond sur la direction et les modalités de la construction européenne dans son ensemble. Malgré son bilan largement positif, le modèle de construction européenne se trouve aujourd'hui mis à l'épreuve.

Cette nouvelle situation réclame la recherche d'une vision politique commune à la hauteur des enjeux au risque de marginalisation ou pire encore de désunion.

Il ne faut pas oublier que la vocation du projet européen pour les pères fondateurs était l'union de plus  en plus  étroite  des  peuples  européens. Par conséquent, il est impératif d'encourager l'élaboration par un processus démocratique d'une vision commune de notre vivre –ensemble dans le monde globalisé et multipolaire que nous connaissons aujourd'hui. Seule une ambition commune porteuse de sens et mobilisatrice pour tous les Européens sera à la hauteur du défi de la mondialisation tout en préservant les avancées sur la voie de l'unification européenne déjà réalisées. Pour cela, nous avons besoin de leaders politiques capables, à l'image des pères fondateurs, de se mettre au service de l'Europe. Nous avons également besoin de l'implication de la société civile européenne pour alimenter un espace démocratique de débat au-delà des frontières et avancer les propositions pour l'avenir. de l'Europe un espace de paix, le préserver et de le promouvoir en dépit des difficultés

Mais le véritable défi réside dans notre capacité de susciter un sentiment d'adhésion auprès des citoyens européens. La citoyenneté européenne active est aujourd'hui plus que jamais un élément indispensable pour donner à l'Europe une légitimité renforcée et mobiliser toutes les énergies nécessaires. Il n'y aura cependant pas de véritable mobilisation au niveau européen sans la prise de conscience de la communauté de notre destin, c'est-à-dire sans cette aptitude à penser l'Europe au-delà des frontières au service de l'intérêt commun qui trouve son modèle dans l'héritage et l'esprit des pères fondateurs de l'Europe.

Nous traversons une crise très violente, dans un monde désorienté en mal de repères où la peur de l'avenir et de l'autre, la lassitude et le découragement s'installent dans les esprits et encouragent la monté en puissance des mouvements nationalistes et xénophobes qui contestent plus ou moins ouvertement les acquis de l'Europe commune. Dans ce contexte, ce prix résonne comme un encouragement à la mobilisation de tous ceux qui se reconnaissent dans le projet européen.

Oui, le monde, nos pays, nous les citoyens européens avons toujours besoin d'Europe. En dépit de difficultés actuelles, l'idéal européen garde tout son attrait et représente une source d'inspiration et un horizon pour de nombreux Européens que nous n'avons pas le droit de décevoir. Un réel « désir d'Europe » existe, n'en déplaise aux esprits chagrins. Oui, l'Europe, nous y tenons !


Christophe KOHLMUNZER est membre du Comité d'Administration de l'Association Jean Monnet

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