Les capitales Européennes - Paris
France, membre de l'Union européenne depuis 1957.
Les capitales européennes - Berlin
Allemagne, membre de l'Union Européenne depuis 1957.
Les capitales européennes - Stockholm
Suède, membre de l'Union Européenne depuis 1995.
Les capitales européennes - Madrid
Espagne, membre de l'Union Européenne depuis 1986.
Les capitales européennes - Vienne
Autriche, membre de l'Union Européenne depuis 1995.
Les capitales européennes - Copenhague
Danemark, membre de l'Union Européenne depuis 1973.
Les capitales européennes - Bruxelles
Belgique, membre de l'Union Européenne depuis 1957.
Les capitales européennes - Luxembourg
Luxembourg, membre de l'Union Européenne depuis 1957.
Les capitales européennes - Helsinki
Finlande, membre de l'Union Européenne depuis 1995.
Les capitales européennes - Nicosie
Chypre, membre de l'Union Européenne depuis 2004.
Les capitales européennes - Athènes
Grèce, membre de l'Union Européenne depuis 1981.
Les capitales européennes - Rome
Italie, membre de l'Union Européenne depuis 1957.
Les capitales européennes - Dublin
Irlande, membre de l'Union Européenne depuis 1973.
Les capitales européennes - Varsovie
Pologne, membre de l'Union Européenne depuis 2004.
Les capitales européennes - Amsterdam
Pays-Bas, membre de l'Union Européenne depuis 1957
Les capitales européennes - Zagreb
Croatie, membre de l'Union Européenne depuis 2013
Les capitales européennes - Bucarest
Roumanie, membre de l'Union Européenne depuis 2007
Les capitales européennes - Vilnius
Lituanie, membre de l'Union Européenne depuis 2004
Les capitales européennes - Budapest
Hongrie, membre de l'Union Européenne depuis 2004
Les capitales européennes - La Valette
Malte, membre de l'Union Européenne depuis 2004
Les capitales européennes - Tallinn
Estonie, membre de l'Union Européenne depuis 2004
Les capitales européennes - Prague
République Tchèque, membre de l'Union Européenne depuis 2004
Les capitales européennes - Bratislava
Slovaquie, membre de l'Union Européenne depuis 2004
Les capitales européennes - Sofia
Bulgarie, membre de l'Union Européenne depuis 2007
Les capitales européennes - Riga
Lettonie, membre de l'Union Européenne depuis 2007
Les capitales européennes - Lisbonne
Portugal, membre de l'Union Européenne depuis 1986
Les capitales européennes - Ljubljana
Slovénie, membre de l'Union Européenne depuis 2004
par Jean-Guy GIRAUD, le mercredi 06 février 2013

La presse - et donc l'opinion publique - semblent largement ignorer le rôle que pourrait jouer l'UE dans des conflits comme celui du Mali par une simple application et mise en oeuvre des dispositions prévues par le Traité sur l'Union européenne (TUE).


L'article 43§1 TUE donne clairement compétence à l'UE pour "mener des missions contribuant à la lutte contre le terrorisme, y compris par le soutien apporté à des pays tiers pour combattre le terrorisme sur leur territoire".
Ce même article définit très largement la nature des missions qui peuvent être ainsi menées par l'UE : "actions conjointes en matière de désarmement, missions humanitaires et d'évacuation, missions de conseil et d'assistance en matière militaire, missions de prévention des conflits et de maintien de la paix, mission de forces de combat pour la gestion des crises, y compris les missions de rétablissement de la paix et les opérations de stabilisation à la fin des conflits." (article 43§1).

Concrètement, l'article 44§1 prévoit que "la mise en oeuvre d'une mission peut être confiée à un groupe d'États membres qui le souhaitent et disposent des capacités nécessaires pour une telle mission".

Juridiquement, le déclenchement d'une mission de ce type est décidé par le Conseil sur proposition du Haut Représentant (article 42§4).

Or il apparait que, dans le cas du conflit malien (qui est bien un cas de "soutien apporté à un pays tiers pour combattre le terrorisme"), ni le Haut Représentant, ni le Conseil, ni l'État membre le plus directement concerné (c'est à dire la France) n'ont demandé ni même suggéré le recours à une mission européenne de lutte contre le terrorisme.

En même temps des voix, parfois officielles, ont "regretté l'absence d'engagement militaire" d'autres États membres au côté des forces françaises...

Pourquoi un tel paradoxe ?

Cette question est en général accueillie avec un sourire bienveillant et une réponse stéréotypée : "absence de volonté politique" - sans plus de précision.

Mais qui sont les responsables de cette "absence" : la France elle-même (et surtout son commandement militaire) qui souhaiterait garder un contrôle total sur ce type d'opérations (placées dans le cadre des "accords de défense" bi-latéraux) ? Les autres "grands" États membres (Allemagne et Royaume Uni notamment) qui ne seraient guère plus favorables à l'intervention de l'UE, bien que pour des raisons différentes ?

D'autres États membres, traditionnellement pacifistes et/ou peu enclins à s'impliquer dans des conflits "post-coloniaux" ? La Haute Représentante elle-même, assez sceptique sur la notion même de mission militaire européenne et bien consciente de son déficit de crédibilité au sein du Conseil ?

La question n'ayant pas été posée - du moins publiquement - on n'en connaitra pas la réponse. Et l'on pourra légitimement s'interroger sur l'utilité d'inscrire dans le Traité - après de longues négociations - des dispositions aussi précises qu'inutiles.

En tout cas, le rappel de ces dispositions trop méconnues du Traité exonère l'Union européenne en tant que telle de toute accusation d'impotence ou d'indifférence dans l'affaire malienne : c'est l'absence de "volonté politique" des Gouvernements en place (et, en tout premier lieu, probablement de la France) qui empêche l'Union de jouer son rôle tel qu'assigné par le Traité.

La guerre (même à l'extérieur des frontières européennes et même contre un agresseur non statal aux moyens somme toute assez limités) demeure une affaire trop sérieuse pour être confiée à l'UE; elle doit rester sous contrôle national ou, à la limite, intergouvernemental.

Il demeure bien sûr que l'UE (sur d'autres bases que l'article 43 TUE) apporte déjà et intensifiera une assistance financière et technique au Mali (1) et que - hors procédure communautaire - les troupes françaises pourront bénéficier de l'appui militaire d'autres États membres.

Mais, au total, l'opinion internationale (notamment au sein des Nations-Unies) retiendra que c'est la France - ancienne puissance coloniale - qui porte toute la responsabilité de cette opération et de ses effets collatéraux éventuels. La légitimité d'une intervention collective menée au nom de l'Union européenne aurait sans doute été plus forte et les risques de mise en cause de la puissance intervenante auraient pu être mieux assumés.

(1) l'UE participe à la formation de militaires maliens par le biais de la MISMA - ainsi qu'au programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement au Nord Mali (PSPSDNM)

Jean-Guy GIRAUD


Jean-Guy GIRAUD est Président de l'Union des Fédéralistes Européens

Organisations en lien avec Fenêtre sur l'Europe :