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par Bruno Vever, le mardi 17 novembre 2009

Un débat sur l'identité nationale s'est engagé en France, à l'initiative de Nicolas Sarkozy et d'Eric Besson, sur un mode bien à nous mandatant les préfets pour l'animer. L'approche sémantique n'hésite pas à mixer des vocables, des symboles et des affectifs historiquement contrastés, tels que patrie, terre, chrétien, travail, liberté, résistance, famille et droits de l'homme, rallumant aussi de vieilles braises dans l'opinion. Ces controverses apparaissent déjà très françaises et peuvent nous rassurer sur la pérennité de notre identité.


Seul du gouvernement, Bernard Kouchner a osé poser une question candide : n'aurait-il pas été plus utile d'engager le débat sur notre avenir européen ? Le calendrier commémoratif de novembre a témoigné de la pertinence de cette interrogation, à commencer par sa déclinaison franco-allemande.

Ainsi Nicolas Sarkozy, invité le 9 novembre d'Angela Merkel au 20ème anniversaire de la chute du mur de Berlin, a-t-il réuni les deux peuples, dans un allemand approximatif mais d'autant plus méritoire, autour des identités partagées de "frères" et de "Berlinois".

Le surlendemain, rendant l'invitation à la chancelière pour un 91ème anniversaire inédit de l'armistice du 11 novembre, il qualifia le conflit de "guerre civile européenne". On aura quand même attendu l'extinction de ses derniers vétérans pour ranimer la flamme de l'Etoile d'une main commune franco-allemande. Ce "enfin" avait aussi un goût de "bien tard".

Ces références au creuset européen de nos identités n'étaient pas très nouvelles en soi. Suite à la chute du mur de Berlin, le chancelier Kohl avait déjà proclamé : "l'unification allemande et l'unification européenne sont les deux faces d'une même médaille". Et François Mitterrand avait déjà répondu en écho : "la France est notre patrie, l'Europe est notre avenir".

Aujourd'hui, à la fin de la première décennie du 21ème siècle, le temps paraît venu d'aller au-delà des citations réitérées comme des commémorations solennelles, si édifiantes et émouvantes soient-elles. Les Européens ont moins besoin de grand-messes que d'une foi européenne rénovée et d'engagements concrets. On n'y parviendra pas sans relancer, éclairer et approfondir des débats qui conditionnent la vitalité et le devenir de notre identité commune.

A cet égard, le socle franco-allemand, beaucoup plus qu'une stèle commémorative fleurie, reste encore et toujours un vaste chantier embrouillé de ronces, plein de questions brûlantes et de problèmes à résoudre, comme d'opportunités manquées.

Sur le plan culturel, la connaissance mutuelle de nos langues respectives apparaît une cause en déshérence tragique, faute d'initiatives à la hauteur – contribuant aussi à appauvrir le mode de pensée et d'expression à Bruxelles -.

Sur le plan politique, la France a récusé de façon constante les propositions allemandes successives pour une intégration renforcée à caractère fédéral – que l'Allemagne ne serait sans doute plus en situation de renouveler aujourd'hui -.

Sur le plan économique, la gestion de l'euro, notre enfant si prometteur, continue de nous diviser dix ans après sa naissance faute d'approche commune en matière budgétaire et fiscale - ce qui nous rend incapables d'en faire une avant-garde entraînant la construction européenne -.

Même constat face à la crise, où l'Allemagne, faute de confiance et de complicité mutuelle, a refusé toute approche commune dans le sauvetage des banques et l'appui aux entreprises en difficulté, notamment de l'automobile - condamnant l'Europe à se replier frileusement sur des dispositifs nationaux qui fragilisent les acquis du marché unique -.

Enfin, sur le plan énergétique, si vital face aux enjeux de ce siècle, Siemens a fini par lâcher Areva pour se tourner vers le groupe russe Rosatom, faisant voler en éclats un volet stratégique de notre coopération industrielle – alors que notre réconciliation d'après-guerre avait voulu se fonder sur la mise en commun de nos intérêts en pareils domaines -.

Si tant d'occasions ont été perdues, c'est bien parce que nous avons toujours autant de mal à nous ressentir et à nous comporter en Européens, en un mot à " devenir" Européens, cette identité évanescente dont on ne paraît se soucier qu'épisodiquement, pour faire bonne figure lors d'anniversaires de famille.

Sachons reprendre à notre compte ce que Mikhaïl Gorbatchev avait judicieusement rappelé il y a vingt ans : la vie punit ceux qui viennent trop tard. Alors n'attendons pas l'extinction des derniers militants de l'Europe pour ranimer la flamme de notre identité européenne !



Bruno Vever est secrétaire général d'Europe et Entreprises.
http://www.europe-entreprises.com


Il est co-auteur avec Henri Malosse du livre "Il faut sauver le citoyen européen" aux Editions Bruylant

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