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par Adeline Bouc, le lundi 15 juin 2009

Depuis quelques mois, il nous est impossible d'allumer la radio, la télévision, d'ouvrir la presse sans qu'il soit question de cette fameuse "crise" qui est sur toutes les lèvres. L'heure est au repli sur soi, aux conflits sociaux nationaux voire européens, comme c'est le cas de Continental. Crise aux Etats-Unis, crise en Europe. Crise en Occident.
Mais n'y a-t-il pas de vrais oubliés dans cette affaire ? Qui a entendu parler de l'Afrique durant ces derniers mois, excepté pour relater les faits de piraterie au large des côtes somalienne ou encore le naufrage d'embarcations de clandestins sur nos côtes européennes ? Comment peut-on ignorer cette détresse qui vient frapper à notre porte ?
L'Afrique, grande oubliée des médias.


L'Union Européenne est le premier pourvoyeur d'aide du continent, mais en ces temps moroses, les projets sont vite relégués au second plan. Pourtant, elle a tort d'occulter les formidables potentialités de ce continent, qui pourrait bien nous indiquer des voies alternatives à notre modèle de développement occidental.

L'Europe, et ce depuis des siècles, n'a vu en l'Afrique qu'une source de main d'œuvre, de matières premières à exploiter, sur fond de condescendance. Continent de mission, Jules Ferry défendait la politique coloniale française par la mission "civilisatrice" auprès de ces peuples considérés comme " arriérés". C'est le temps des zoos humains, des expositions universelles. Ce discours de la bonne conscience cachait pourtant la croyance en la supériorité des Européens, discours aujourd'hui difficilement défendable. Mais qu'en est-il de l'image misérabiliste que diffusent toujours certaines organisations humanitaires ? Elles n'ont de cesse de montrer le cliché d'une Afrique qui se meurt et qui ne survit que grâce à l'aide venue de l'Occident. Sommes-nous alors si loin des propos de Jules Ferry ?…

Les clichés persistent. Autrefois arriéré et sauvage, on a tendance aujourd'hui à voir le continent africain comme oublié de la mondialisation. On a cependant tort de croire que les Etats africains ne sont pas intégrés au système monde. Contrairement aux idées reçues, l'Afrique bouge, s'adapte. Et vite, très vite. En quelques années, on observe un boom des télécommunications : pas un coin de rue sans un cybercafé "made in USA", les télécentres pullulent et il n'est pas rare de se retrouver en pleine brousse, sans eau courante ni électricité, mais avec des habitants qui possèdent des téléphones portables. Toute irruption de la modernité est instantanément intégrée et exploitée. Certes, l'Afrique ne représente que 1% de l'investissement mondial et 2% du commerce international. N'oublions pas non plus que dans ces statistiques, la production liée au secteur informel n'est pas comptabilisée ; or, 2/3 de l'activité réelle serait liée à ce secteur…

L'Afrique subit encore davantage la mondialisation qu'elle n'en profite. Mais il est faux de dire qu'elle est coupée du monde. Marginale, oui, coupée, non.
D'après les indicateurs de développement, l'Afrique "officielle" est bel et bien en crise. Pourtant, dans certains domaines, elle a su tirer son épingle du jeu. Frontières poreuses et perméables, circuits informels, corruption sont les voies royales à des trafics illégaux mais très lucratifs. Le Bénin, la Gambie, Djibouti, et Zanzibar sont autant de portes d'entrées vers l'Europe, l'Asie, le Moyen-Orient. En ce sens, l'Afrique est totalement intégrée au système monde. Grâce à certains avantages comparatifs, "l'Afrique étranglée" de René Dumont n'est donc pas indéveloppable, mais en réserve de développement.

Un des problèmes majeurs reste toutefois posé : qui portera ce développement quand les populations les plus instruites, les plus dynamiques ne rêvent que d'Occident ? L'Europe constitue toujours une Terre Promise, où tout devient possible. La fin de ce rêve : au mieux l'arrivée sur notre sol dans des conditions de vie plus que douteuses, au pire, la mort à nos portes. Les témoignages terribles se multiplient : Omar Ba ou encore Fabrizio Gatti . Selon Sylvie Brunel , l'Afrique perdrait environ 2 000 cadres par an (informaticiens, médecins, ingénieurs…). Cette "émigration choisie", loin de l'image des naufragés sur nos côtes, est venue remplacer nos babyboomers partis à la retraite. Serait-ce l'Afrique qui viendrait sauver la vieille Europe ? L'image prête à sourire, mais on ferait bien d'y réfléchir davantage. Si ces émigrés qui ont réussi envoient environ 2 à 3 millions d'euros par an, permettant à leur région d'origine de construire des châteaux d'eau, des routes, des écoles, des mosquées, des dispensaires, l'effet pervers se fait sentir aussi bien là-bas qu'ici : l'impact économique est certes important, mais il entretient la mentalité d'assistanat et les fantasmes vis-à-vis de l'Occident.

Cependant, cet Occident tant convoité prend peur face à l'arrivée massive de ces émigrés, parfois réfugiés politiques. Subitement, après le désintérêt causé par la disparition de la rente stratégique durant la Guerre Froide, les pays du Nord et en premier lieu les Etats-Unis s'intéressent de nouveau "au continent du chaos", tel qu'il était décrit dans les années 90. A l'afflux de réfugiés s'ajoutent les attentats de Nairobi et de Dar-es-Salam en 1998. Les Etats Unis prennent conscience que l'extension de la grande pauvreté, le sentiment de n'avoir pas d'avenir représentent un danger pour la sécurité internationale et un sanctuaire pour le Mal incarné : Al Quaida. De plus, la présence de gisements de pétrole dans Golfe de Guinée présente un intérêt certain pour des Etats-Unis voulant s'affranchir du Moyen Orient pour ses approvisionnements et pour des pays émergents en plein développement comme la Chine. Si la présence étrangère sur le sol africain est opportuniste et intéressée, n'est-ce tout de même pas une nouvelle chance pour l'Afrique ? Pour se faire entendre, elle joue la carte de "la capacité de nuisance" (S. Brunel). Un nouveau mode pour peser sur la scène internationale.

Et si l'Afrique nous apprenait de nouveaux modes de fonctionnement ? Si, comme l'écrit Tidiane Diatiké , lions marquaient leur territoire" mariage des logiques productives et relationnelles, l'alliance du pouvoir politique et du pouvoir symbolique : "une voie africaine de développement". Une réelle citoyenneté. L'Afrique serait alors pionnière et inventerait de nouvelles formes de développement, moins matérialistes que celles de l'Occident. Une Afrique pionnière, avec sa jeunesse et sa vitalité démographique, ses terres et ressources inexploitées, sa capacité d'adaptation, que l'Europe aurait tort de bouder. Une aide au développement dans un cadre clair et défini, un contrat pour qu'enfin le continent africain ne soit plus ni soumis, ni menaçant mais bel et bien un allié, un partenaire considéré d'égal à égal. "C'est par de tels CDD que l'Afrique pourra enfin cesser d'être un continent riche peuplé de pauvres et de passagers clandestins et, en construisant un vrai marché intérieur, s'engager sur la voie du développement durable… " (S. Brunel)


Adeline Bouc est consultante en questions africaines

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