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Portugal, membre de l'Union Européenne depuis 1986
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Slovénie, membre de l'Union Européenne depuis 2004
par Baudoin Bollaert, le lundi 20 octobre 2008

Dans la profonde crise financière – mais aussi économique, diplomatique et institutionnelle - que traverse l'Union européenne, chacun s'efforce de sauver les meubles en misant tantôt sur la carte nationale, tantôt sur la carte européenne, selon les aléas du moment. Mais toute crise est un révélateur impitoyable et les dirigeants des vingt-sept n'en sortent pas tous indemnes… Si les uns ont fait forte impression, les autres ont déçu.


A tout seigneur, tout honneur, Nicolas Sarkozy. En tant que président en exercice de l'Union, il était attendu au tournant. Le chef de l'Etat français se serait évidemment bien passé d'une telle tornade avec la récession en ligne de mire. Mais il a trouvé là un terrain inespéré pour dépenser son énergie et exercer son goût immodéré de l'action. On peut contester sa façon d'agir. On ne peut pas lui reprocher son volontarisme et son souci de mieux coordonner les politiques européennes.


Gordon Brown, le Premier ministre britannique, mérite une bonne note lui aussi. Il est à l'origine du « plan européen » visant à renflouer le système bancaire pour éviter le pire. Autorité et efficacité. Est-il devenu pro-européen pour autant ? Non ! Il ne s'est pas davantage converti aux vertus de l'intégration européenne qu'aux sirènes de l'économie administrée. Mais en bon sujet de Sa Très Gracieuse Majesté, il est avant tout pragmatique. L'intérêt national prime avant tout, or celui-ci passe par la bonne santé de la City…

Angela Merkel, la chancelière allemande, a semblé hésitante. Après son célèbre « à chacun sa merde », elle est revenue à un comportement plus européen. On l'a néanmoins sentie entravée, d'une part, par les pesanteurs de la « grande coalition » au pouvoir et, d'autre part, par l'organisation très décentralisée des banques allemandes qui laisse peu de place à l'Etat fédéral. Bref, Mme Merkel s'est montrée plus à l'aise dans la dénégation que dans la proposition.

Jean-Claude Juncker, Premier ministre du Luxembourg et président de l'Eurogroupe, s'est évertué à jouer les gardiens du dogme. Pour lui, le Pacte de stabilité et les critères de Maastricht restent valables, que cela soit dit ! A la façon du pape qui condamne la contraception, il réprouve le laxisme et les déficits… Mais en laissant entendre qu'au-delà des mots, il peut toujours y avoir de petits arrangements avec le Seigneur !

Jean-Claude Trichet, le patron de la BCE, a tenu son rang. Rassurant et réaliste. Suffisamment souple pour rassurer les uns, assez ferme pour apaiser les autres. Il a pris une douce revanche sur Alan Greenspan, l'ancien responsable de la FED, dont la politique monétaire a favorisé la bulle immobilière et la crise des subprimes. Juste retour des choses : le « tâcheron » européen est aujourd'hui plus crédible que le « gourou » américain !

José Manuel Barroso, le président de l'exécutif européen, avait-il les moyens de peser sur le cours des choses ? On peut lui reprocher le manque de propositions émises par la Commission qui doit être, non seulement la gardienne des traités, mais aussi un laboratoire d'idées… Mais, après un sérieux retard à l'allumage, il a su intelligemment accompagner le mouvement orchestré par Nicolas Sarkozy en tenant en lisière son commissaire au marché intérieur et sa commissaire à la concurrence.

Le chef du gouvernement irlandais, Brian Cowen, a joué très « perso » pour utiliser une formule chère aux footballeurs. Il a, dès le début de la crise, décidé d'accorder une garantie illimitée à tous les dépôts bancaires dans son pays, au grand mécontentement du gouvernement anglais qui y a vu tout de suite une atteinte intolérable aux règles sacro-saintes de la concurrence. L'Italien Berlusconi a profité des événements pour dédouaner à l'avance les entreprises italiennes qui ne respecteraient pas des règles environnementales jugées trop pénalisantes, vu la conjoncture… Quant à l'Espagnol Zapatero, vexé de ne pas avoir été invité au mini-sommet organisé à Paris par Nicolas Sarkozy dans le cadre du G-7, il est surtout apparu transparent.

Tel est donc, à peu près, le tableau d'honneur européen de la crise, avec ses blâmes et ses accessits… Mais il est difficile de décerner un prix d'excellence car, si l'Union des vingt-sept n'a pas démérité dans la tourmente, elle n'a pas gagné pour autant ses galons d'acteur mondial incontournable. Nicolas Sarkozy l'a reconnu implicitement, lors du récent sommet de Bruxelles, en espérant que la crise deviendra « une opportunité » pour renforcer l'UE et « réconcilier les Européens avec l'Europe ».

Le problème est que le traité de Lisbonne n'a toujours pas été ratifié ; que le gouvernement de Dublin ne sait pas comment faire revoter le peuple irlandais sur le texte ; que les Polonais se complaisent dans le rôle d'empêcheurs de tourner en rond ; que la future présidence tchèque n'inspire rien de bon tant le président Klaus multiplie les déclarations anti-bruxelloises ; que les élections pour le renouvellement du Parlement européen, en juin prochain, risquent de se solder encore une fois par une abstention massive, etc.

L'Union européenne demeure prisonnière de ses ambiguïtés congénitales. Tous les jours, au-delà de la tourmente financière, les débats sur la gouvernance économique, la politique industrielle, le budget communautaire, les relations avec la Russie, la candidature turque, les liens avec l'Otan et bien d'autres encore, soulignent la difficulté d'agir ensemble. Miroir, mon beau miroir ! L'UE est à la fois trop grande pour être unie et trop interconnectée pour être divisée… Bref, elle est assise entre deux chaises.

Baudouin Bollaert est ancien rédacteur-en-chef au Figaro, maître de conférences à Sciences Po et à l'Isad.



Baudouin Bollaert est ancien rédacteur-en-chef au Figaro, maître de conférences à Sciences Po et à l'Isad. 






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