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Slovénie, membre de l'Union Européenne depuis 2004
par Philippe Gortych, le jeudi 27 mars 2008

Mercredi 19 mars 2008, la Fondation pour l'Innovation Politique située à Paris tout près de l'Assemblée Nationale, ouvrait ses portes pour une table ronde sur le thème "Face aux attentes de la jeunesse, quelles politiques européennes ?". Cet évènement a été l'occasion de cerner et de comprendre les aspirations et les angoisses de la jeunesse européenne, grâce à un panel de spécialistes de la question venus de toute l'Europe. Parmi eux, on pouvait compter la présence de la Suédoise Anna Stellinger, de l'Allemande Monika Salzbrunn ainsi que les sociologues Français Raphaël Wintrebert et François de Singly, qui ont par ailleurs tous les quatre participé à une enquête internationale (1), dont l'objectif a été de comprendre comment les jeunes européens perçoivent la famille, l'emploi et la société dans son ensemble.


Véritable compte-rendu de ce travail d'enquête comparatif mené dans 17 pays d'Europe, en Asie et aux Etats-Unis sur un échantillon total de 22.000 personnes, cette conférence a eu pour postulat le fait que les jeunes d'aujourd'hui sont sensiblement différents de ceux d'il y'a 25 ans ; et que s'il y'a bien un trait d'union entre les jeunes au sein de l'Europe, c'est le pessimisme ambiant qui les anime, à l'exception de quelques rares exceptions. Chômage, logement, études, emploi, famille sont les thèmes qui inquiètent le plus la jeunesse européenne.

Et pour cause, les chiffres sont alarmants : seulement 4% de la jeunesse française croit en son avenir, ce qui fait d'elle la plus déprimée du monde ! Au sens large, on observe chez les jeunes européens un déficit de confiance qui s'explique par un décalage entre leurs ambitions et ce que peuvent réellement leur offrir leurs Etats respectifs via les politiques publiques souvent trop faibles et en inadéquation avec les réalités du moment. Nos voisins européens qu'ils soient Allemands ou Anglais n'enregistrent guère des performances bien plus encourageantes que nous Français, car trop souvent les gouvernements n'adaptent pas suffisamment leurs politiques publiques aux mutations de la société et veulent faire du neuf avec du vieux. Les jeunes ont souvent peu confiance dans leur propre avenir mais également peu confiance dans l'avenir de la société. Toutefois, il convient de constater qu'il n'y a pas de corrélation entre le taux de chômage des jeunes et le taux d'espérance de la jeunesse.

En Europe, il semble toutefois qu'il y'ait une société au sein de laquelle les jeunes se sentent en confiance, c'est le modèle suédois. A l'instar du modèle américain, la Suède produit un modèle de société performant dans la mesure où on fait l'éloge de chaque enfant en tant qu'individu dès le plus jeune âge. De plus, aussi bien les Etats-Unis que la Suède puisent leurs bonnes performances sociales dans la vitalité des mythes fondateurs. Néanmoins on constate qu'en dépit de leur manque d'espérance en l'avenir, les jeunes Français ou Allemands ne manquent pas de s'impliquer activement dans la vie associative, ce qui favorise une meilleure intégration dans la société.

Aujourd'hui, les maux de la jeunesse européenne semblent s'expliquer par un phénomène relativement récent : l'adulescence, c'est à dire la tendance à devenir adulte de plus en plus tard car la période qui sépare l'adolescence et l'âge adulte tend à s'allonger. Qu'est ce qu'on entend par jeunesse en 2008, à quel âge devient-on adulte aujourd'hui ?

Pour Anna Stellinger, directrice des recherches économiques et sociales de la Fondation pour l'Innovation Politique, "les jeunes expriment un fort besoin d'autonomie, ils souhaitent s'émanciper de la tutelle paternelle pour être les vrais maîtres de leur destin", elle ajoute par ailleurs que "la jeunesse est une ressource, pas une menace."

En Suède, les jeunes femmes sont 65% à penser qu'elles ont besoin d'indépendance, l'engagement des citoyens hommes et femmes dans des causes extra professionnelles est fortement favorisé dans les processus de recrutement. En Allemagne, où 17% des jeunes sortent du système éducatif sans diplôme, il y a un plafond de verre à crever et c'est pourquoi l'on veut à tout prix rendre mûrs les jeunes plus tôt, en les impliquant dans la société. Illustration concrète de cette volonté, les länders de Brême et de Berlin ont abaissé l'âge de vote à 16 ans. De même, les länders n'hésitent pas à mettre en œuvre des politiques sectorielles, qui permettent par exemple d'intéresser les jeunes filles Allemandes aux métiers techniques qui souffrent d'une pénurie de main d'œuvre.

Pour leur part, les Etats scandinaves comme la Suède ou la Finlande misent sur l'excellence scolaire de leurs plus jeunes concitoyens pour leur donner les meilleures chances de réussite pour le futur. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la Finlande caracole en tête des classements des meilleures performances scolaires mondiales. En Suède, la sélection dans les universités est forte ce qui évite à de nombreux étudiants de faire fausse route, comme c'est le cas en France avec l'Université libre et ouverte à tous. La grande interactivité qui existe entre les entreprises suédoises et les universités rend le passage de la vie estudiantine à la vie active bien plus aisé.

Aux Pays-Bas, pour encourager la réussite des étudiants, l'Etat leur concède des prêts qui peuvent se convertir en bourses lorsque l'étudiant termine ses études avec succès.

En France, selon François de Singly, on donne difficilement aux étudiants une seconde chance dans le choix d'études et il faut être bardé de diplômes et excellent très vite, c'est à dire qu'en somme à 25 ans on est trop jeune pour l'entreprise et à 35 ans on est trop vieux. En outre, l'encadrement ministériel des jeunes dans l'hexagone est assez confus, car ils dépendent à la fois du ministère des affaires sociales, de celui des finances ou encore de celui de la santé, contrairement aux pays scandinaves où l'on dispose de ministères de la jeunesse forts et indépendants. Enfin 40 ans après mai 1968, espérons que loi de réforme des facs françaises de 2007 conduite par Valérie Pécresse, permettra à la première Université française de figurer à une position plus enviable que le 45ème rang dans les classements internationaux.



(1) Les jeunes face à leur avenir – Une enquête internationale, Fondation pour l'Innovation Politique, janvier 2008


Philippe Gortych est étudiant en relations internationales

Fondation pour l'innvation politique

http://www.fondapol.org

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