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par Edouard Pflimlin, le lundi 11 octobre 2010

L'Europe de la défense va-t-elle avancer dans un domaine jusque-là chasse gardée des Etats souverains ? Un premier pas dans le domaine nucléaire pourrait avoir lieu prochainement. C'est ce que soutient vendredi 8 octobre 2010 le très respecté quotidien financier britannique Financial Times.


France et Royaume seraient proches de conclure un accord sur l'entretien en France des ogives nucléaires britanniques (1). Cet accord serait une première entre deux pays qui n'ont jamais collaboré dans le domaine de la dissuasion nucléaire mais cherchent aujourd'hui à réduire d'importants déficits publics.

Citant des responsables des deux pays, le Financial Times (FT) écrit que la Grande-Bretagne paierait à la France l'entretien de ses 160 têtes nucléaires. Il serait réalisé au Commissariat à l'énergie atomique, qui entretient les ogives françaises. Les missiles Trident britanniques, qui peuvent être lancés d'un sous-marin, sont de fabrication américaine, aussi l'accord nécessiterait-il un partage des secrets du système.

Jean-Dominique Merchet rappelle dans son blog (1) que : "Depuis l'interdiction des essais nucléaires, les armes ne peuvent plus être testées et la France a choisi, comme les Etats-Unis, d'investir dans un très ambitieux programme de simulation. Des installations, notamment le laser mégajoule du Cesta (Gironde), sont en cours d'achèvement. Lors du sommet franco-britannique, qui doit se tenir le 5 novembre à Londres, Nicolas Sarkozy pourrait ainsi proposer à David Cameron d'ouvir ces installations aux experts anglais, pour que ceux-ci puissent s'assurer du bon vieillissement de leurs armes, voire de leur renouvellement. Cette coopération traduirait la grande confiance entre les deux pays puisqu'elle permettrait aux Français de connaitre la nature exacte des armes de notre allié. Une coopération technique existe déjà entre Français et Américains dans le domaine de la simulation."

Selon une "personne au fait des négociations", citée par le FT, Londres a consulté les Etats-Unis à ce sujet. Le gouvernement britannique procède à une révision de son système de défense et le budget de l'armée devrait être réduit fortement dans le cadre d'un plan de dépenses qui sera présenté
le 20 octobre prochain.

Le Premier ministre David Cameron a déclaré mercredi que la révision de la défense "serait conforme à nos engagements par rapport aux ressources dont nous disposons. Cela signifiera de grands changements." Il a néanmoins confirmé un renouvellement de la puissance de dissuasion britannique, sur la base du système Trident actuel, pour un coût qui devrait atteindre entre 15 et 20 milliards de livres.

Depuis plusieurs semaines, les deux pays multiplient les annonces et les échanges de vue sur la mise en commun de moyens militaires. Le 7 juillet, le ministre de la Défense, Hervé Morin, avait, lors de son audition par la Commission de la défense de l'Assemblée Nationale précisé "que les Britanniques sont prêts à envisager des coopérations même sur des sujets très confidentiels" (1)

Et le 27 août, lors de la 18e conférence des ambassadeurs, le Président de la République donnait le ton et la ligne politique de la France pour l'année à venir. Concernant la force de frappe, le Nicolas Sarkozy précisait : "Face aux menaces contre nos intérêts vitaux, nous avons la dissuasion nucléaire". Puis le Président poursuit par un appel du pied aux britanniques extrêmement clair : "J'ai entendu les déclarations de nos alliés britanniques sur la coopération bilatérale avec la France. Nous en discuterons avec eux sans tabou et nous prendrons des décisions importantes en novembre lors du prochain Sommet franco-britannique."

De là à proposer une coopération dans le domaine de la dissuasion nucléaire, il y avait un nouveau pas à franchir… et cela a été fait très officiellement par Guy Tessier, président de la Commission de la défense de l'Assemblée Nationale. Ce parlementaire, a déclaré à la mi-septembre : "Nous pouvons aussi envisager une coopération entre nos sous-marins nucléaires, […] mais on ne pourrait le faire qu'en période de paix relative, comme aujourd'hui. En cas de crise, il faudrait que chacun puisse reprendre possession de sa propre dissuasion, car on ne peut pas partager le feu nucléaire."

Cette déclaration de Guy Tessier fait écho à celle faite dans les médias britanniques. En mars 2010, le quotidien britannique The Guardian (2) révélait, suite à la rencontre entre MM. Sarkozy et Brown du 12 mars 2010, que la France avait proposé en 2008 au Royaume-Uni de fusionner les forces nucléaires sous-marines.

La coopération bilatérale pourrait donc se renforcer dans ce domaine clé. Une évolution en tout cas conforme aux voeux d'Hervé Morin, le ministre de la défense français qui rappelait le 1er octobre 2010 : "Face aux tensions sur nos budgets de défense et à la pression qu'exercent les grandes nations exportatrices, il est plus urgent que jamais d'identifier sans tabou de nouvelles coopérations et de mettre un terme aux coûteuses duplications entre nos bureaux d'études et nos industries. Cette dépendance mutuelle est incontournable si nous voulons continuer à doter nos forces des systèmes d'armes les plus complexes ou à nous imposer sur les marchés extérieurs.
Nous travaillons depuis longtemps en ce sens avec mon homologue allemand, mais aussi et depuis quelques mois avec mon nouvel homologue britannique dans la perspective du sommet de Londres du 5 novembre."


France et Royaume-Uni redeviendraient ainsi un moteur de la construction européenne et de l'Europe de la défense, dont ils avaient avec la signature de la déclaration de Saint-Malo en décembre 1998 par le Président Jacques Chirac et le Premier ministre britannique Tony Blair, relancé le processus.

Sources :
(1) « Londres négocie l'entretien de ses têtes nucléaires en France », Reuters, vendredi 8 octobre 2010
(2) (2)http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2010/10/vers-une-collaboration-franco-britannique-sur-les-t%C3%AAtes-nucl%C3%A9aires.html
(3) http://alternatives-economiques.fr/blogs/collin/2010/09/14/la-dissuasion-franco-britannique-va-devenir-realite/
(4) http://www.guardian.co.uk/world/2010/mar/19/france-britain-shared-nuclear-deterrent
(5) Lire aussi notre chronique http://www.fenetreeurope.com/php/page.php?section=chroniques&id=0637


Edouard Pflimlin est journaliste et chargé de cours en relations internationales à l'Université Paris X Nanterre. 
Il vient de publier aux Editions Ellipses, un livre sur l'histoire de la politique de défense du Japon depuis 1945 : « Le retour du Soleil levant. La nouvelle ascension militaire du Japon ». Pour en savoir plus : http://www.editions-ellipses.fr/fiche_detaille.asp?identite=7343


S'intéressant aux questions de défense, et notamment en Europe, il est également l'auteur d'une note pour la Fondation Robert Schuman publié en 2006 : « Vers l'autonomie des capacités militaires de l'Union européenne ? ».

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